lundi 16 septembre 2019

l'herbe est tendre, souple, ondulante au vent des émotions, s'inclinant à votre passage par respect, par délicatesse. Pour le bonheur de vous recevoir, elle se fait douce et tendre et s'habille en princesse, pour enfin vous montrer l'objet de votre quête. Face à la mer, dans un rayonnement d'embruns, CAROLINE DAHYOT vous enveloppe de généreuses attentions et vous guide d'une attentive prévenance dans cette dimension inattendue que vous avez franchie. Vous n'êtes pas dans sa maison, vous êtes dans son oeuvre dont les tableaux qu'elle vous montre, à l'image d'un plan, ne sont que de multiples représentations. CAROLINE DAHYOT est une femme de lettres écrites à elle-même et dont chaque mot se décline en image que son art nous transmet. En parlant d'elle, CAROLINE DAHYOT parle de nous, c'est une romancière écrivant au pinceau et comme l'eau de la mer qui fait face à ses baies son esprit est immense et sa main sans fatigue. CAROLINE DAHYOT sera à la GALERIE 75 du 2 Septembre au 12 OCTOBRE. Vernissage le 6 SeptembreTexte Pierre Gentès
La mer, affamée de falaise, lèche l’immense plage qui fait suite à cette ultime bravade de terre, cette poitrine dérisoire de calcaire lardée de silex, sur laquelle, plantant ses racines de béton, est la maison de CAROLINE DAHYOT.
Lovecraft aurait pu être inspiré par cette courbe sans fin qui suit l’affaissement des collines cauchoises, là où la Normandie meurt au pied de la Picardie. Il nous aurait parlé de la respiration de cette eau, de sa dangereuse caresse, de ses vagues incessantes guettant le moment.
CAROLINE DAHYOT parle d’amour et couche sans repos, vague après vague sur le kraft encollé d’images et nourrit de teintes où vivent ses personnages, ses histoires de tendres rencontres, de citadelles tombées en douce pâmoison, de cœurs palpitants et d’animaux de conte de fée.
CAROLINE DAHYOT, qui a la voix douce et l’écoute attentive et craintive, est une militante implacable: ses vignettes portent son discours et font penser aux images reçues en échange de « bon-points » dans une école de blouses et de tableau noir et rappellent celles qui imageaient nos provinces et le bonheur d’y vivre. Les vignettes de Caroline parlent de « l’aimable vivant » qu’il soit plante, animal ou humain et même air et eau et sont comme un écho au roman de Christiane Rochefort « Encore heureux qu’on va vers l’été ».
Exposition visible du 2 Septembre au 12 Octobre 2019 à la GALERIE 75 à Rouen. VERNISSAGE Vendredi 6 Septembre. Texte Pierre Gentès







CAROLINE DAHYOT occupe les murs de la GALERIE 75 pour y chanter son immense amour de l’Amour. C’est un voyage, une quête, auquel nous sommes conviés et que Caroline nous illustre de photos, certains diront de selfies : Caroline à la Plage, Caroline à la ville et à la campagne, mais aussi chez elle ou dans le train. Caroline parcourt le monde et le cherche, défiant toutes les histoires, défiant tous les paysages. Ce voyage ressemble à une initiation dont chaque épreuve nous est contée, nous faisant témoin de sa sincérité, de son obstination. L’aider est impossible, hors être lui, l’objet de sa recherche, l’objet de son errance. Cette femme Don Quichotte qui vit face la mer. Cette mer rongeuse de falaise, à horizon changeant et chargé d’espoir remplit son esprit de départs et de souhaits d’arrivées, cette mer qui baigne son rivage et gonfle ses nuages se nomme la Manche.
A la GALERIE 75 jusqu’au 12 Octobre 2019 très beau texte De Pierre Gentès




CAROLINE DAHYOT, face à la mer, dans sa maison-livre qui raconte sa vie en de multiples tableaux faits de toile de ciment de façade et de plâtre de mur, écrit, sur le sol ou au creux oublié d’un plafond, la phrase venue la visiter et qu’elle traduit en scène, scène qu’elle occupe tout entière en y jouant le premier rôle et le décor aussi.
De cette petite phrase, de ce groupe de mots, se monte une histoire à l’aspect d’un Chagall, où le rouge palpite à la manière des cœurs, qui ponctuent le tableau dans lequel Caroline trône.
Ces histoires sont des histoires d’Amour et Caroline est Pénélope ou à sa manière Mathilde. L’autre, l’aimé et absent, voyage et est attendu.
L’immense mer, qui, lui faisant face, se confond au ciel, évoque les voiliers sur lesquels vogue l’inconnu. Sans doute est-ce lui, ce Robinson, qui lui murmure ces phrases et lui raconte ces paysages où il prétend habiter. CAROLINE DAHYOT est son île, mais lui seul sait où cette terre ancre la douceur de son sable, ce sable que, s’inventant en Eve, Caroline caresse comme les cheveux d’un amant qui, sous ses doigts, palpite et devient Lui. Texte Pierre Gentès






Maison tant aimée avez-vous donc une âme ?
Il y a dans ces murs, il y a entre ces murs, une présence qui ne peut être que celle d’une âme, une âme protectrice et prévenante, une main onctueuse, chaude et caressante, un regard tendre et enveloppant, maternel.
Cette maison est un nid, garni de plumes d’ange faites de dessins et de mots et de portraits et de fleurs peintes et de draps bavards, dans lequel parlent et jacassent et rient de multiples poupées enrubannées de dentelle.
Les murs sont ceux d’une chapelle d’un navire échoué sur un rivage où vivent des indigènes qui n’entendent souvent que verbiages et ne voient rarement plus que naïves propositions dans ce que certains appellent art.
Caroline dessine et coud, Caroline est au culte.
Peut-être faut-il se contenter de prononcer à haute voix cette phrase pour y trouver du sens.
Caroline Dahyot illustre et écrit. Sa maison est son livre, son papier à lettre. Elle écrit à cette âme qui saura la comprendre et la défendre, mais aussi la garder. Est-ce un ange, qui enveloppe si tendrement la maison et inspira son nom, « Villa Verveine », ou un garde qui la tient prisonnière ?
On dit de la verveine qu’elle attire l’amour et soigne les maux de ventre, mais aussi qu’elle facilite l’endormissement ….
Le travail de Caroline Dahyot est visible jusqu’au 12 Octobre à la GALERIE 75 à Rouen.Très beau texte de Pierre Gentes 









Le PARADIS, c’est où ? et c’est la même chose que le Jardin d’Eden ? En dehors d’être jardinier il est bien cet Eden ?
il rigole un peu Eden, le rusé coyote – les coyotes sont toujours rusés. Il joue du luth, il luthine en quelque sorte, là-bas, sous le pommier dont il expose la production à ses pieds… Viens donc jolie Eve croquer ces fruits délicieux couleur de cœur. Ce sont tes enfants ces roitelets-roitelettes ? Dois-je aussi les manger et ne laisser aux abeilles que le parfum de votre été qui passe ?
Dépêchez-vous, là-bas le ciel devient noir. Est-ce la nuit ou l’orage qui vient effacer le bleu de ton âme de chercheuse de félicité ? Ecoute ma musique, elle envoûte les tulipes, ces calices de suaves senteurs d’enivrants élixirs dans lesquels plongent les trompes de ces faiseuses de miel. Viens te bercer des vibrations qui montent de mes doigts glissant le long du manche sans fin de mon instrument, si doux, si tendre. Oublie ces rois, ces reines et cesse ta recherche, bientôt je partirai, bientôt tu te trouveras.
Caroline DAHYOT et non d’ailleurs qu’à la GALERIE 75 à Rouen, jusqu’au 12 Octobre 2019 Texte Pierre Gentès